A needle in my arm

I’ve said it before: when I grow up, I want to be an organ donor. It was actually pretty nice, in Ontario, I could opt in to have, written at the back of my Ontario Health Insurance card, that I was an organ donor. Back when I started being a student, I also started donating blood. I remember my first time, in Rouen. There was a blood drive in the school, I was eligible, and a couple of friends wanted to try, out of curiosity, mostly. Also because of the promise of free food. A student never says no to free food. Then, maybe, also, to do a good deed and help out people in need. I went there because they were going. And because I wanted to know my blood type, and whether giving blood was something I could handle. I was healthy, and always tended to be on the small but sturdy side of the scale. I met all the criteria. And I discovered that the needle didn’t bother me too much. After my second blood donation, I also learned my blood type could be used by approximately 80% of the population.

Je l’ai déjà dit: quand je serai grand, je veux être donneur d’organes. C’était bien, en fait, en Ontario, je pouvais choisir de faire mentionner, sur ma carte d’assurance maladie de l’Ontario, que j’étais donneur d’organes. Étudiant, j’avais aussi commencé à donner mon sang. Je me souviens de ma première fois, à Rouen. Il y avait une collecte dans l’école, j’étais éligible, et quelques amis voulaient essayer, par curiosité principalement. Et aussi parce qu’il y aurait à manger. Un étudiant ça dit jamais non à la bouffe gratuite. Après, aussi, peut-être, pour faire une bonne action et aider des gens dans le besoin. J’y suis allé parce qu’ils y allaient. Et parce que je voulais connaître mon groupe sanguin, et savoir si donner mon sang était quelque chose que je pouvais supporter. J’étais en bonne santé, et j’ai toujours eu tendance à me trouver du côté “petit mais costaud” de la balance. Je satisfaisais tous les critères. Et j’ai découvert que l’aiguille ne me dérangeait pas vraiment. Après mon second don, j’ai aussi appris que mon groupe sanguin pouvait être utilisé pour 80% de la population environ.

Pretty valuable stuff if you ask me. So I was pretty disappointed when I moved to Canada, tried to see if I could give blood there, and was told I couldn’t, on account of me being French, having lived there during the dreaded Mad Cow Years. When I came back to Paris, in 2009, I managed to donate again. I even convinced some colleagues to come with me a couple of times (needles are more fun when you are not alone). And when I moved to Prague, I tried to see if there was a clinic with English speaking staff that would collect blood. And discovered I couldn’t donate either, on account of me being French. Again with the Mad Cow Years. Even if I am a regular donor in France (guess France cannot reject French donors on account of them being French…), it still doesn’t matter, it’s a big no no. So last week, when I was in Paris, I checked the French website for any blood drive around the office. And I was very happy to see there was one organized right in La Défense. I tried to convince some colleagues, but to no avail. I even tried to convince a blogger friend, but I suspect he’s afraid of needles :p.

Plutôt pratique, si vous voulez mon avis. Donc j’étais pas mal déçu en déménageant au Canada, et en cherchant à donner mon sang là-bas, pour découvrir que je ne pouvais pas, parce que j’étais français, ayant vécu en France pendant la crise de la vache folle. En rentrant à Paris, en 2009, j’ai pu redonner. J’ai même réussi à convaincre quelques collègues une paire de fois (les aiguilles c’est plus marrant à plusieurs). Et en déménageant à Prague, j’ai cherché une clinique avec du personnel anglophone qui organiserait des collectes de sang. Et j’ai découvert que je ne pouvais pas donner non plus, parce que je suis français. La vache folle a encore frappé. Même en étant donneur régulier en France (je suppose que la France ne peut pas refuser les donneurs français parce qu’ils sont français…), on s’en balance, c’est toujours non. Donc la semaine dernière, à Paris, j’ai regardé le site de l’EFS, voir s’il y avait une collecte pas loin du bureau. Et j’étais bien content de voir qu’il y en avait une pile poile sur La Défense. J’ai tenté de convaincre mes collègues, mais sans succès. J’ai même tenté de convaincre un ami blogueur, mais je soupçonne qu’il ait peur des aiguilles :p.

I walked in there during my lunch break, and realized, seeing the forms with my history, that I hadn’t donated for almost 5 years. 5 years of not being able to give a bit of juice for people in need.

J’y suis allé pendant ma pause déjeuner, et je me suis rendu compte, en voyant les formulaires avec mon historique, que ça faisait presque 5 ans que je n’avais pas donné. 5 ans sans avoir pu donner un peu de jus pour les gens qui en ont besoin.

http://instagram.com/p/mqFZxOsU1G/

Apparently, I wasn’t the only one to notice. During my interview with the doctor, she saw I hadn’t been there for quite some time. She also noticed that I *ahum* put on some weight. So instead of the usual 450mL, she wrote me down for 490mL. I didn’t mind, though. I sat down on the bench, gave my non-clicking arm, started to chat with the nurse, and 10 minutes later, I was already done sitting at the snacks table having sandwiches, biscuits and drinks. It took me just a little more than my usual lunch break. And I was pampered, and forbidden to do any sports for 24 hours (running to catch a train during rush hour was still allowed, though). Next time, I hope I will manage to get some people to come with me. In the meantime, don’t hesitate to look around, to ask around, see if there is a blood drive or permanent site near you, and if you are eligible. Because if you are, then it’s just one hour of your time, and it can save lives.

Apparemment, je ne suis pas le seul à m’en être rendu compte. Pendant mon entretien avec la doctoresse, elle a vu que je n’étais pas venu depuis longtemps. Elle a aussi vu que j’avais *tousse tousse* pris du poids. Donc au lieu des 450mL habituels, elle m’a prescrit 490mL. Ça ne me dérangeait pas, de toutes façons. Je me suis assis sur le brancard, ai tendu mon bras-qui-sert-pas-à-cliquer, ai commencé à taper la discute avec l’infirmière, et 10 minutes plus tard, j’étais déjà assis au buffet avec sandwiches, biscuits et boissons. Ça m’a pris à peine plus long qu’une pause déjeuner normale. Et on m’a pouponné, et interdit de sport pour 24 heures (attraper un RER aux heures de pointes était cependant autorisé). La prochaine fois, j’espère arriver à débaucher des gens pour venir avec moi. En attendant, n’hésitez pas à vous renseigner autour de vous, voir si vous pouvez donner. Parce que si vous l’êtes, ce n’est qu’une heure de votre temps, et qui peut sauver des vies.

http://instagram.com/p/mqGcxdsU3G/

 

23 replies to “A needle in my arm

    1. Et je trouve cette dernière interdiction complètement dépassée. Autant, en 1983, ça pouvait se justifier au nom du principe de précaution, et parce que le VIH était mal connu. Mais c’était il y a 30 ans. Dorénavant, on en sait beaucoup plus, il y a test systématique contre une batterie de maladie, alors je ne vois pas en quoi l’orientation sexuelle devrait être un problème… Il est grand temps que la procédure se remette au goût du jour…

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      1. Ca se justifie toujours par le principe de précaution : la prévalence est très différente dans ces deux populations statistiques et le virus a beau être mieux connu, il a toujours une période “d’invisibilité”… il faut penser aux receveurs.
        Il n’y a pas de raison d’écarter les donneurs homo qui sont en couple stable, là-dessus je suis entièrement d’accord.
        http://www.jolpress.com/dons-sang-homosexuels-sida-vih-transmission-transfusion-article-814426.html
        http://www.docteurjd.com/2012/10/23/don-de-sang-des-homosexuels-masculins-une-piste-pour-lever-une-partie-de-linterdiction/
        Je me souviens avoir lu un article très intéressant écrit à ce sujet par un médecin homosexuel, mais je ne le retrouve pas 😦

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        1. Justement, orientation sexuelle et stabilité du couple sont deux choses complètement séparées. Si on est hétérosexuel-le ayant changé de partenaire dans les 4 derniers mois, on est déjà exclu de don (notamment pour que le dépistage systématique des IST qui est fait à chaque don soit efficace). Dans ton lien, les “14” ont à priori délibérément menti lors de leur questionnaire et entretien pour contourner l’interdiction qui leur était appliquée. À mon avis, il est tout à fait possible de maintenir la sécurité des receveurs tout en levant cette interdiction. Lever l’interdiction permettrait aussi plus d’honnêteté de la part des donneurs, quitte à s’entendre dire, en entretien: “ben non, pas cette fois, faites un dépistage dans 15 jours et revenez nous voir après les résultats obtenus”. Lever l’interdiction pour les homos ne les exempterait pas de la condition “relation stable” qui est appliquée à tous les autres. C’est pour ça que pour moi, l’interdiction pure et simple (et à vie) n’a plus lieu d’être.

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          1. oui oui, c’est à vie, à l’heure actuelle. Ce que je comprends de l’article, c’est surtout que les études ne peuvent être fiables (car se doivent de faire des hypothèses assez large…). Pour le coup des 4 mois, le vrai délai pour que le dépistage soit efficace est uniquement de 10 jours. Pour qu’un mauvais don d’un donneur honnête passe entre les mailles du filet, ça impliquerait que le partenaire a eu un rapport à risque dans les 10 derniers jours précédant le don, sans en parler au donneur. Une situation qui n’est pas vraiment lié à l’orientation sexuelle, simplement à la bonne santé du couple. C’est le problème des statistiques: Il n’y a pas de moyen fiable de déterminer quel *serait* le comportement d’une partie de la population qui est actuellement exclue du processus. (soit dit en passant, je trouve que dans l’étude aux US, le gars qui répond que c’était pour se faire dépister gratos… Ahum)

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          2. Je ne comprends pas le sens d’être interdit à vie en pareil cas, ça me laisse perplexe… je me demande si c’est pareil en Belgique (je n’ai pas trouvé l’info).

            Ce que je ne comprends pas dans l’étude, c’est pourquoi la différence de risque varie si on considère une période de 1, 3 ou 5 ans (en mode monopartenaire ou abstinence) ? Je pensais qu’à partir du moment où c’était supérieur à x semaines, ça devait être constant ?

            Plus que le dépistage “gratos”, je crois que c’est surtout le dépistage “anonyme” qui pourrait être tentant…

            En tous cas je trouve inapproprié de transformer le don de sang en un “droit à revendiquer” comme certains le font. Ce n’est pas une question de moralité sexuelle ou autre, mais bien de gestion des risques.

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          3. oui, à partir du moment où c’est supérieur à X semaines le risque devrait être constant. D’avoir plusieurs études qui se contredisent, et dont la différence de risque varie est, à mon sens, la preuve que les études sont inconclusives (sinon, on aurait un consensus établi et il n’y aurait pas débat :D).

            En France, le dépistage est gratuit et anonyme. Je ne sais pas pour les US, mais ça n’aurait vraiment aucun sens d’utiliser le don du sang juste pour ça…

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  1. AàG ne peut pas donner son sang parce qu’il a été plus de 6 mois en Angleterre à la mauvaise période également… Moi je donne mon sang deux fois par an. Je pense que je vais suivre ton exemple et en faire une note, sait-on jamais que cela encourage d’autres à le faire aussi (nan pas une note, un don ! 😛 )

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    1. Une médecin m’avait expliqué, pour la vache folle: Il y a des tests de dépistage qui existent, mais c’est long et coûteux, et du coup impossible à effectuer systématiquement. Pour lever l’interdiction, il faudrait la mise au point d’une méthode de dépistage rapide et peu coûteuse…

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  2. Moi j’ai essayé de donner du sang quand j’avais 18 ans parce que je voulais faire quelque chose pour la première fois sans la permission de mes parents, hé hé, et aussi parce que je voulais connaitre mon groupe sanguin… J’ai essayé d’ignorer l’aiguille, mais… je me suis évanouie ! o.O On m’a conseillé d’attendre quelques années pour donner du sang, mais comme j’ai tendance à m’évanouir à la vue d’une aiguille, et que j’ai la tension extra basse, je pense que je ne suis pas une bonne candidate !

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  3. Pareil pour moi sauf qu’en plus, pour moi, même en France je peux pas donner du sang parce que je pèse pas assez, je suis trop pitite! Bouh! La seule fois où j’ai pu le faire c’était pour qu’ils me le refilent, une auto-transfusion… au moins comme ça j’ai pas utilisé le sang de quelqu’un d’autre, c’est déjà ça…

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    1. J’avais une ex comme ça, elle a essayé une fois et ne pesait pas assez. Depuis, elle pèse assez, mais n’a jamais réessayé… Je pense que quelque part, ça l’arrange d’avoir eu une excuse il y a longtemps :p. Le poids limite en France, c’est surtout pour éviter que les donneurs tombent dans les pommes (ça fait mauvaise impression dans la salle :p). 400mL de sang, quand on fait moins de 50 kilos, ça fait beaucoup :D. Et dans le questionnaire, on demande aussi si on a subi des opérations ou reçu des transfusions. Je pense que ça restreint encore plus, du coup…

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  4. En Suisse, mon pays, je ne peux pas donner mon sang également à cause d’une année passée en Angleterre durant la période de la vache folle…

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    1. Et comme on ne sait pas vraiment quelle est la durée d’incubation pour le prion, ça risque de durer encore longtemps 😦

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  5. J’ai bien essayé, par trois fois même, mais ça fini toujours par une chute de tension en milieu de poche… J’ai pourtant pas de soucis avec les aiguilles et c’est pas le gabarit du bonhomme qui peine mais ça veut pas. 😉

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  6. Bon, en morue que je suis, je ne retiendrais qu’une chose de cette article…. Thomas a peur des aiguilles ! Mais lol !

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  7. Mouais, moi j’aimerai mais à partir d’un certain poids tu peux donner ton sang! Moi je fais partie des poids-plumes :-)!! C’est de la discrimination, Na!!

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    1. La limite de poids c’est surtout pour éviter que le donneur ou la donatrice tombe dans les pommes directement après le don 🙂

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