Měla vlasy samou loknu

Remember my Personal Challenge? Trying to climb that overhanging route, a 25m long 6a (6+/7-) UIAA route, pretty much barely reaching the first half on my first attempt, back in January?

Vous vous souvenez de mon Défi Personnel? D’essayer de grimper ce devers, une 6a (6+/7- UIAA) de 25m, atteignant à peine la moitié à ma première tentative en janvier dernier?

"měla vlasy samou loknu"
“měla vlasy samou loknu” – 25m 6a (6+/7- UIAA) overhang, Big Wall, Prague

Well, I tried again with a friend in February, but was so worn out from the rest of the session that I barely managed to reach my previous falling point. I wasn’t going to give up so easily though.

Ben, j’ai retenté avec une amie en février, mais j’étais tellement crevé en fin de session que j’ai à peine réussi à atteindre mon point de chute précédent. Je n’allais pas m’avouer vaincu si facilement, par contre.

Three weeks ago, I made my third attempt. I hit a wall (pun intended) at the same spot where I originally fell/failed. But I knew I could go on if I rested a bit, and my belayer encouraged me to sit a bit and see if I couldn’t manage a few more. Which I did. That day, I managed as far as the industrial crane, before having to call it a day. The progress made me hopeful. Maybe if I managed to go climb every week for a month or so, I’d be able to build enough stamina and confidence to get to the top. But I didn’t manage to go climb. Not for the last three weeks.

Il y a trois semaines, j’ai fait ma troisième tentative. Je me suis heurté à un mur (c’te blague) au même endroit que d’habitude. Mais je savais que je pouvais aller un peu plus haut si je me reposais un peu, et mon assureur m’a encouragé à faire une pause et tenter de pousser le bouchon un peu plus loin (Maurice). Ce que j’ai fait. Ce jour-là, je suis allé à peu près au niveau de la grosse poutre verte, avant de (me) laisser tomber (comme un grosse crotte). Mes progrès m’ont donné espoir. Peut-être qu’en grimpant toutes les semaines pendant un mois ou deux, j’arriverais à améliorer mon endurance et avoir assez confiance pour finir la voie. Mais c’est bali-balot, je n’ai pas réussi à retourner grimper. Pendant trois semaines.

Then, on Wednesday, I finally was able to go back to the gym. After one warmup route, my “nemesis” is unoccupied, I can have it all to myself. I still remembered where I got stuck before, and this time, actually made it to my highest point without falling or stopping. I guess knowing that the next couple of holds after each big hurdle were rather comfy did help give me the confidence to overcome them. Also I knew that as soon as I would stop, I would quickly run out of juice. I fell right before the last overhang. I took the time to rest, to pick myself up, then tried to boldly go where no me had ever gone before. Each quickdraw felt “so close, yet so far” to me. I could see it. I could see how to reach it. But in between each clipping I would need to rest and gather up some strength back. Yet, seeing my objective right in front of me, I was thinking: “come on, only 3 more, and that’s it.”  It took me a long time (and I am ever so grateful for my belayer’s patience and attention…), but I finally reached the top. I finally sent the route.

Puis, mercredi, j’ai enfin réussi à retourner à la salle. Après une voie pour m’échauffer, ma Némésis étant libre, je l’avais pour moi tout seul. Je me souvenais encore où je m’étais vautré auparavant, et cette fois-ci, ai réussi à rejoindre mon précédent record sans tomber ni m’arrêter. J’imagine que de savoir que les deux trois prises après chaque obstacle étaient plutôt confortables m’a aidé à avoir assez confiance en moi pour les surmonter. Et je savais aussi que dès le moment où je commencerais à m’arrêter, j’allais vite m’épuiser. Je suis tomber pile avant le dernier dévers. J’ai pris le temps de me reposer, de rassembler mes abattis, puis de tenter d’aller vers l’infini et au delà. Chaque dégaine me semblait “si proche, mais si loin”. Je pouvais la voir. Je visualisais comment l’atteindre. Mais entre chaque ancrage j’ai eu besoin de me reposer, reprendre des forces. Et pourtant, en voir le bout juste devant mois, je me disais: “allez, plus que 3, et on y est.” Ça m’a pris un moment (et je suis extrêmement reconnaissant envers la patience et l’attention de mon assureur…), mais j’ai enfin atteint le sommet. J’ai enfin fini la voie.

Now, I have to clear it again, without falling. Then without stopping. But I felt amazing afterwards. Still sore on my shoulder blade muscles, two days later, but it’s like a happy reminder of what I managed to do. I looked at the name of the route, and it is called “měla vlasy samou loknu” (she had locks in her hair). I asked, and looked it up, it is taken from song lyrics, a song called Marnivá sestřenice. Enjoy.

Allez, maintenant il faut que j’y arrive, sans tomber. Puis sans m’arrêter. Mais j’étais sur un nuage après. J’ai encore des courbatures aux deltoïdes et aux trapèzes, deux jours plus tard, mais ça me rappelle ce que j’ai réussi à accomplir. J’ai regardé le nom de la voie, et elle s’appelle “měla vlasy samou loknu” (elle avait des anglaises dans les cheveux). J’ai demandé, et j’ai cherché sur le net, ça vient de paroles d’une chanson, Marnivá sestřenice. Cadeau.

6 replies to “Měla vlasy samou loknu

    1. Merci! J’en ai bavé, quand même. J’espère qu’il n’y avait pas de francophones dans la salle quand j’ai “exprimé” mon ressenti dans certains dérapages… 😀

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  1. moi qui ai peur du vide je te félicite. J’ai commencé moi aussi avec mon challenge car j’ai couru mon premier semi il y a une semaine. Je découvre que tu es sur Instagram, moi aussi je suis @sylviedanslescollines ….

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    1. Merci :). Ce n’est pas du vide qu’il faut avoir peur, c’est du sol. C’est quand on se prend le sol qu’on se fait mal. Pas quand on se prend le vide 😀

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